Au Sardier, l’art à la portée de tous

Ophélie Berbain  Atelier du Sardier, cunlhat
Atelier Sardier. Ophélie Berbain

Dans son Atelier du Sardier, Ophélie Berbain joue des sons et des couleurs pour rendre la pratique artistique accessible à tous.

Sur les hauteurs de Cunlhat, dans le hameau du Sardier, il suffit de franchir la porte et de se laisser porter.

Dans cet atelier dédié aux « pratiques artistiques libres », comme le présente sa conceptrice Ophélie Berbain, tout est mis en œuvre pour se sentir à l’aise. « Pensé comme un cocon », suggère la jeune femme passée par de longues études de musiques, pratiques et théoriques, professeur de conservatoire à Thiers durant 15 ans.

Ouvert il y a six ans, « mais avant de le créer, il était déjà dans ma tête », l’Atelier du Sardier n’a pas mis longtemps à trouver sa forme actuelle. Il propose aujourd’hui plus d’une demi­ douzaine d’activités, de l’art plastique à la musique (une collection de 150 instruments où toutes les familles de tous les continents sont représentées) en passant par une bibliothèque.

Atelier Sardier. Ophélie à la harpe
Atelier Sardier. Ophélie à la harpe

Piano à peinture ou tapis à galet

En petit groupe et durant une séance de deux heures encadrée par Ophélie Berbain, le public est invité à s’approprier l’espace comme il l’entend. « Aux gens de choisir leurs activités et d’en changer autant de fois qu’ils le souhaitent». Dans son Atelier du Sardier, Ophélie Berbain joue des sons et des couleurs pour rendre la pratique artistique accessible à tous, explique Ophélie, mettant en avant les qualités propres à chaque atelier. La tente de sable du désert : sorte de tableau magique. « C’est très zen et les gens se prennent vite au jeu. On crée des formes esthétiques insoupçonnables. » Le Jeu de la barbotine :« Ici, on travaille en négatif et sans outil intermédiaire, les dessins se rapprochent de la calligraphie arabe. »

Passé le Piano aux couleurs, immense arc-en-­ciel de peinture dans lequel le public est amené à piocher pour composer ses créations, Ophélie invite à la rejoindre dans l’espace dédié à la musique. « Ici, il s’agit de donner la possibilité d’utiliser un instrument. Dans la vie, tout le monde n’y a pas accès. L’important, c’est d’être dans le jeu. Prenez, cette harpe, quoiqu’on en fasse, cela sonne bien. »

Atelier Sardier. Ophélie au piano à peinture
Atelier Sardier. Ophélie au piano à peinture

Comme une facilitatrice

Se positionnant comme une « facilitatrice » plutôt qu’une professeur dans le sens classique du terme, la professionnelle entend accompagner chacun des apprenants dans son propre cheminement. Surtout ne rien imposer mais faire profiter de son expérience et ses connaissances pour faciliter le processus de créativité propre à chacun.

Désacraliser le rapport à l’art

À l’Atelier du Sardier, Ophélie mise donc sur le jeu et tente d’entretenir l’émerveillement. « On ne peut pas le séparer de l’apprentissage, assure­t-elle. C’est une manière d’observer et de créer de façon positive. » Ouvert à tous les publics, « bébés, jeunes, adultes, en famille, francophones ou non mais aussi des personnes à mobilité réduite », l’Atelier du Sardier a depuis toujours vocation à désacraliser le rapport à la culture et aux pratiques artistiques.

Refusant « toute forme d’élitisme », la jeune femme travaille justement à déconstruire les barrières et les préjugés. Un vrai combat à mener. « J’aimerais que l’Atelier du Sardier soit encore mieux intégré dans le paysage touristique, explique Ophélie qui bannirait presque le mot « art » de son vocabulaire. J’aurai le sentiment d’avoir réussi lorsque les gens hésiteront entre la piscine, le golf ou l’Atelier. »

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YANN TERRAT, journaliste – La Gazette de Thiers-Ambert