Une vie de château, sans nostalgie

Faste, majestueux voire mystérieux pour les visiteurs qui le découvrent, le château de Vollore-­Ville n’a plus vraiment de secrets pour son héritier, François-­Xavier Aubert La Fayette.

François-Xavier Aubert La Fayette devant le château de Vollore
François-Xavier Aubert La Fayette devant le château de Vollore

Le château est dans la famille depuis 2 siècles. En effet, il y a quatre ans, le descendant de la lignée s’établit dans l’imposante demeure, et entre dans l’histoire familiale. Celle composée de ces protagonistes dont les portraits ornent ainsi aujourd’hui les murs du château.

Pas de quoi impressionner outre mesure le jeune châtelain. Ce dernier soupèse alors avec le recul nécessaire, le poids de l’héritage.

« Ce n’est pas un fardeau, sourit François­-Xavier Aubert La Fayette. Mais cela implique des responsabilités. Ce lieu est tellement magique, on se fait un devoir de le conserver. Cela s’impose naturellement ».

La grande Histoire

Petit retour en arrière. Édifié au XIIème siècle, le château d’origine dont subsiste encore aujourd’hui le donjon roman, passe notamment entre les mains de la famille Montmorin­-Saint­Hérem au XVIème siècle. D’importants travaux seront alors effectués. Un grand incendie ou le rabotage des tours après la révolution, marquent le déclin du château de Vollore. Il sera même destiné alors, un temps, à devenir carrière de pierres.

Le château doit sa résurrection à l’architecte des bâtiments de France, René Moreau, qui lui donnera en effet son aspect actuel.

Des récits plus intimes

Voilà pour la grande Histoire, celle des livres. Mais pour François-Xavier Aubert La Fayette, d’autres récits existent, plus intimes.

Enfant, c’est dans ces immenses galeries ou le salon XVIIème avec son plafond à la française, « ma pièce préférée, celle qui a les plus belles proportions » que François-­Xavier Aubert La Fayette passera ainsi une partie de son enfance, en vacances ou les week­ends.

« Mes premiers souvenirs remontent alors aux fêtes de Noël. Nous n’habitions pas le château. Ce sont des souvenirs de fêtes avec toute la famille. Nous prenions l’apéritif dans la galerie, ouvrions les cadeaux dans une autre salle encore. »

Dans cette même galerie, celle où, sous l’impulsion du pianiste Laurent Martin les premiers Concerts de Vollore se sont tenus, le châtelain se souvient encore.

« Nous nous tenions alors aux premières loges dans les escaliers pour écouter, avec mes cousins, au­-dessus du public. Sans que personne ne nous voit. C’était magique ».

François-Xavier Aubert La Fayette : "Escape Game" et enquête policière au château de Vollore
François-Xavier Aubert La Fayette : « Escape Game » et enquête policière au château de Vollore

Un avenir à construire

Ces temps plus ou moins anciens, François-­Xavier Aubert La Fayette, en parle volontiers. Même si c’est vers l’avenir qu’il se tourne. L’histoire n’est pas nostalgie. Et l’homme compte bien écrire le prochain chapitre d’un château qui ne cesse de se réinventer depuis un demi­-siècle. Sa survie en dépend. De l’ouverture au public dans les années soixante-dix, l’édifice a ensuite étoffé son offre touristique en accueillant des réceptions puis proposant des chambres d’hôtes à partir de 1997.

Aujourd’hui, François-Xavier Aubert La Fayette poursuit le sillon tracé par la précédente génération et ouvre un peu plus grand les grilles du château de Vollore. Deux nouvelles activités, un Escape game et une déambulation sous forme d’enquête policière viennent ainsi étoffer l’offre depuis cette année. « L’idée est de ne pas me laisser enfermer dans une seule activité », explique celui qui a donc quitté la région parisienne et un poste de contrôleur de gestion pour se lancer dans la vie de château. Une existence à mille lieues de celle de ses illustres ancêtres portraitisés. Le château maintenant se partage. À chacun de s’approprier un peu de son histoire.

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YANN TERRAT, journaliste La Gazette de Thiers-Ambert